Une réponse musulmane selon la philosophie du ‘processus’ (ou l’ontologie du devenir) par Farhan SHAH
Note: La philosophie du processus (ou l’ontologie du devenir) identifie la réalité métaphysique avec le changement et le développement. – Wikipedia
D’un point de vue existentialiste, influencé par la philosophie de Mohammed Iqbal, nous ne sommes pas nés prédestinés dans la vie.
L’avenir est une possibilité ouverte. C’est-à-dire que l’avenir devient « réel » lorsqu’il est actualisé par les décisions des êtres humains et d’autres entités. Le mot « décision » fait référence à l’activité d’une entité donnée qui consiste à répondre à ce qui l’influence dans la situation en question. Cette réponse consiste à couper certaines possibilités tout en actualisant d’autres. Si les influences du passé peuvent déterminer une grande partie de ce qui est décidé, il reste toujours un élément de spontanéité et d’auto-créativité que nous appelons liberté dans la vie humaine. Dans le monde inorganique, cette spontanéité se manifeste dans l’indétermination des événements au niveau submicroscopique : le niveau quantique.
Dans le monde organique (cellules vivantes, autres animaux), cette spontanéité se manifeste dans la façon dont ils réagissent à leur environnement tout en cherchant à survivre avec satisfaction dans l’immédiateté du moment. La décision est l’essence même de l’actualité, humaine ou plus qu’humaine. C’est aussi l’essence de l’actualité de Dieu. Cela signifie que pour Dieu, à tout moment de l’histoire humaine, l’avenir est ouvert. C’est-à-dire qu’il est rempli de possibilités que Dieu connaît, mais pas encore avec des résultats des décisions que nous prenons nous-mêmes, parce que nous ne les avons pas encore prises. L’appel que Dieu nous adresse présuppose l’idée que nous pouvons, ou non, répondre à cet appel.
Cette insistance sur l’“appel divin” réfute l’idée que Dieu a planifié à l’avance le monde et la vie des êtres humains et des autres êtres vivants jusque dans les moindres détails, tout en honorant l’ordre évident de l’univers. D’une part, Dieu a choisi d’appeler à l’existence un univers qui a de l’ordre et nous, les êtres humains, nous y sommes nés. Cet ordre comprend la chimie de l’univers, comme en témoignent, entre autres, nos corps, ainsi que les lois les plus générales de l’univers : les lois de la gravité et de l’électromagnétisme. Nous sommes nés dans un ordre que nous n’avons pas choisi nous-mêmes (la notion d’être « jeté »). Nous ne pourrions pas être ou devenir sans cet ordre. Et pourtant, nous nous trouvons libres au sein de cet ordre donné (le pouvoir de la transcendance). La reconnaissance de l’ordre ou de la condition factuelle elle-même doit être contrebalancée par la reconnaissance de la liberté (transcendance). Toutes ces réflexions sont imprégnées de l’assurance créative que le monde n’est pas quelque chose qu’il suffit de voir, mais quelque chose qu’il faut faire et refaire par une action perpétuelle.
Le fait que l’avenir soit vraiment une possibilité ouverte indique qu’il n’y a aucune assurance que les êtres humains éviteront tous les moyens dont ils disposent aujourd’hui pour se détruire eux-mêmes. Le danger de destruction est réel, et une attitude de confiance, que Dieu empêchera les pires horreurs, est irresponsable. Dieu n’est pas un autre acteur aux côtés des agents humains. Dieu n’agit qu’en eux et à travers eux. En d’autres termes, il y a à la fois la grâce divine et la responsabilité humaine.
Ce qui n’a jamais été peut encore l’être. Ce qui a été jusqu’à présent n’épuise pas le domaine de la potentialité pure, et à cause de Dieu, certaines de ces possibilités non actualisées agissent comme des appâts pour leur incarnation. C’est-à-dire que Dieu nous offre des possibilités de transcender nos réalités factuelles, de voir toutes choses différemment, d’imaginer ce qui n’a jamais encore été rêvé. Dieu travaille à ouvrir les êtres humains à répondre aux nouvelles visions et à les actualiser de manière concrète. Dieu pousse, attire et persuade. Les êtres humains décident, en mouvement perpétuel vers un avenir rempli de possibilités de plus grande beauté et authenticité et/ou d’inauthenticité et de destruction.
En outre, il est difficile de dire précisément de quelle manière les nouveaux défis et problèmes mondiaux devraient être abordés, sinon : que chaque défi d’actualité devrait être abordé avec une conscience aiguë que nous sommes inaliénablement libres et responsables de nos choix et de nos actions, individuellement et collectivement ; que l’avenir n’est pas scellé ; que nous existons dans un monde d’interconnexions et que la dignité et la liberté des autres — qu’il s’agisse d’espèces de vie humaines ou non — devraient être pleinement respectées.
Nous sommes, pour utiliser une expression existentialiste, condamnés à la liberté : « jetés » – pour utiliser un mot dramatique – dans une liberté sans fin du fait même que nous sommes des êtres ambigus, indéterminés, existant dans une marche créative constante vers la nouveauté, c’est-à-dire une fuite constante du passé vers un avenir ouvert.
Les êtres humains sont toujours quelque part au-delà d’eux-mêmes, fuyant vers un avenir ouvert de possibilités nouvelles, visant un achèvement qui ne manquant de rien. Ainsi, nous ne pouvons pas échapper au fardeau de la liberté et de la responsabilité existentielles, de devoir créer notre avenir et nous-mêmes, en choisissant entre diverses possibilités. La pandémie actuelle de COVID-19 nous montre clairement la réalité de notre proximité existentielle. En d’autres termes, nous sommes inévitablement interconnectés et contribuons à la constitution de l’existence de chacun.
Nier le fait de l’interdépendance humaine, dire qu’en tant qu’humains nous sommes des îles pour nous-mêmes et que nos actions n’ont pas d’implications cumulatives pour les autres personnes et les communautés de vie non humaines, c’est vivre de « mauvaise foi ».La mauvaise foi consiste en des stratégies que nous développons pour entraver et gêner nos capacités et possibilités de liberté et de responsabilités dans le monde. Par exemple, se cacher derrière l’écran du déterminisme ou du fatalisme théologique (les humains sont préprogrammés et notre « destin » est scellé par une entité métaphysique omnipotente et omnisciente), ou que l’importance d’une attitude écologique n’est pas importante à reconnaître, c’est tomber dans la mauvaise foi. C’est éviter le fardeau d’être un agent indéterminé, ambigu et responsable, en perpétuel mouvement vers un avenir pas encore tracé. C’est de succomber, pour utiliser un terme heideggérien, au « Das Man ». Das Man (« Le Ils ») peut être compris comme la force de la pensée conventionnelle héritée du passé, car elle influence (mais ne doit pas nécessairement déterminer entièrement) le sujet responsable, auquel cet agent doit résister pour répondre à l’appel de l’authenticité. Dans l’un des poèmes de Muhammad Iqbal, il donne corps à son monde idéal, qui est ainsi baptisé Marghdeen :
« La ville de Marghdeen est un endroit magnifique avec de hauts bâtiments. Ses habitants sont beaux, désintéressés et simples ; ils parlent un langage qui sonne mélodieux à l’oreille. Ils ne recherchent pas des biens matériels, mais sont plutôt les gardiens du savoir et tirent leur richesse de leur bon jugement. Le seul but de la connaissance et de la compétence dans ce monde est d’aider à améliorer la vie. La monnaie est inconnue, et les tempéraments ne sont pas régis par des machines qui noircissent le ciel avec leur fumée. Les agriculteurs sont travailleurs et satisfaits – il n’y a pas de propriétaires pour piller leur récolte, et les laboureurs de la terre jouissent du fruit entier de leur travail. L’apprentissage et la sagesse ne s’épanouissent pas sur la tromperie et il n’y a donc pas besoin d’armée, ni de gardiens de la loi, car il n’y a pas de crime à Marghdeen. Le marché est exempt de mensonges et des cris déchirants des mendiants ».
Cela peut sembler une utopie. Cependant, l’esprit sous-jacent du monde idéal d’Iqbal peut être résumé dans ce que nous pouvons appeler des civilisations écologiques. C’est-à-dire une vie éthique mettant l’accent sur le respect et l’attention à l’égard des autres et de la communauté de vie au sens large, en reconnaissant leur valeur intrinsèque et leur liberté de poursuivre un avenir ouvert, dans lequel la justice est la fidélité aux liens de la relation.
Cet appel à l’authenticité est extrêmement important à une époque troublée comme la nôtre, où nous pourrions autrement tomber dans le désespoir face à la façon dont nous, en tant qu’espèce dotée d’un pouvoir de liberté important et donc du pouvoir du mal et de l’amour véritables, nous traitons les uns les autres et le monde plus qu’humain. Les civilisations écologiques qui sont justes et libres, créatives, compatissantes, participatives, écologiquement sages, hospitalières, respectueuses des animaux et satisfaisantes sur le plan existentiel, sont les éléments constitutifs du meilleur et peut-être du seul espoir de l’humanité pour une existence durable ; un avenir que nous pouvons volontiers embrasser plutôt que de fuir dans le désespoir et la mauvaise foi.
Translated from English to French by Michèle de Gastyne.
Michèle de Gastyne is a Washington, D.C.-born Franco-American living in Paris, who is president of the association “Musique Universelle Arc-el-Ciel” (Universal Rainbow Music). Among other activities, ‘MUAC’ gives conferences regularly punctuated by multiple artistic moments, on topics related to Human Dignity and Intercultural Dialogue. The focus is on humanistic education through music and the arts and intercultural exchange.
To know more about MUAC, please follow this link https://mdegastyne.wixsite.com/musiqueuniverselle or find us on Facebook with this key word : MUAC.8dec1948
D’un point de vue existentialiste, influencé par la philosophie de Mohammed Iqbal, nous ne sommes pas nés prédestinés dans la vie.
L’avenir est une possibilité ouverte. C’est-à-dire que l’avenir devient « réel » lorsqu’il est actualisé par les décisions des êtres humains et d’autres entités. Le mot « décision » fait référence à l’activité d’une entité donnée qui consiste à répondre à ce qui l’influence dans la situation en question. Cette réponse consiste à couper certaines possibilités tout en actualisant d’autres. Si les influences du passé peuvent déterminer une grande partie de ce qui est décidé, il reste toujours un élément de spontanéité et d’auto-créativité que nous appelons liberté dans la vie humaine. Dans le monde inorganique, cette spontanéité se manifeste dans l’indétermination des événements au niveau submicroscopique : le niveau quantique.
Dans le monde organique (cellules vivantes, autres animaux), cette spontanéité se manifeste dans la façon dont ils réagissent à leur environnement tout en cherchant à survivre avec satisfaction dans l’immédiateté du moment. La décision est l’essence même de l’actualité, humaine ou plus qu’humaine. C’est aussi l’essence de l’actualité de Dieu. Cela signifie que pour Dieu, à tout moment de l’histoire humaine, l’avenir est ouvert. C’est-à-dire qu’il est rempli de possibilités que Dieu connaît, mais pas encore avec des résultats des décisions que nous prenons nous-mêmes, parce que nous ne les avons pas encore prises. L’appel que Dieu nous adresse présuppose l’idée que nous pouvons, ou non, répondre à cet appel.
Cette insistance sur l’“appel divin” réfute l’idée que Dieu a planifié à l’avance le monde et la vie des êtres humains et des autres êtres vivants jusque dans les moindres détails, tout en honorant l’ordre évident de l’univers. D’une part, Dieu a choisi d’appeler à l’existence un univers qui a de l’ordre et nous, les êtres humains, nous y sommes nés. Cet ordre comprend la chimie de l’univers, comme en témoignent, entre autres, nos corps, ainsi que les lois les plus générales de l’univers : les lois de la gravité et de l’électromagnétisme. Nous sommes nés dans un ordre que nous n’avons pas choisi nous-mêmes (la notion d’être « jeté »). Nous ne pourrions pas être ou devenir sans cet ordre. Et pourtant, nous nous trouvons libres au sein de cet ordre donné (le pouvoir de la transcendance). La reconnaissance de l’ordre ou de la condition factuelle elle-même doit être contrebalancée par la reconnaissance de la liberté (transcendance). Toutes ces réflexions sont imprégnées de l’assurance créative que le monde n’est pas quelque chose qu’il suffit de voir, mais quelque chose qu’il faut faire et refaire par une action perpétuelle.
Le fait que l’avenir soit vraiment une possibilité ouverte indique qu’il n’y a aucune assurance que les êtres humains éviteront tous les moyens dont ils disposent aujourd’hui pour se détruire eux-mêmes. Le danger de destruction est réel, et une attitude de confiance, que Dieu empêchera les pires horreurs, est irresponsable. Dieu n’est pas un autre acteur aux côtés des agents humains. Dieu n’agit qu’en eux et à travers eux. En d’autres termes, il y a à la fois la grâce divine et la responsabilité humaine.
Ce qui n’a jamais été peut encore l’être. Ce qui a été jusqu’à présent n’épuise pas le domaine de la potentialité pure, et à cause de Dieu, certaines de ces possibilités non actualisées agissent comme des appâts pour leur incarnation. C’est-à-dire que Dieu nous offre des possibilités de transcender nos réalités factuelles, de voir toutes choses différemment, d’imaginer ce qui n’a jamais encore été rêvé. Dieu travaille à ouvrir les êtres humains à répondre aux nouvelles visions et à les actualiser de manière concrète. Dieu pousse, attire et persuade. Les êtres humains décident, en mouvement perpétuel vers un avenir rempli de possibilités de plus grande beauté et authenticité et/ou d’inauthenticité et de destruction.
En outre, il est difficile de dire précisément de quelle manière les nouveaux défis et problèmes mondiaux devraient être abordés, sinon : que chaque défi d’actualité devrait être abordé avec une conscience aiguë que nous sommes inaliénablement libres et responsables de nos choix et de nos actions, individuellement et collectivement ; que l’avenir n’est pas scellé ; que nous existons dans un monde d’interconnexions et que la dignité et la liberté des autres — qu’il s’agisse d’espèces de vie humaines ou non — devraient être pleinement respectées.
Nous sommes, pour utiliser une expression existentialiste, condamnés à la liberté : « jetés » – pour utiliser un mot dramatique – dans une liberté sans fin du fait même que nous sommes des êtres ambigus, indéterminés, existant dans une marche créative constante vers la nouveauté, c’est-à-dire une fuite constante du passé vers un avenir ouvert.
Les êtres humains sont toujours quelque part au-delà d’eux-mêmes, fuyant vers un avenir ouvert de possibilités nouvelles, visant un achèvement qui ne manquant de rien. Ainsi, nous ne pouvons pas échapper au fardeau de la liberté et de la responsabilité existentielles, de devoir créer notre avenir et nous-mêmes, en choisissant entre diverses possibilités. La pandémie actuelle de COVID-19 nous montre clairement la réalité de notre proximité existentielle. En d’autres termes, nous sommes inévitablement interconnectés et contribuons à la constitution de l’existence de chacun.
Nier le fait de l’interdépendance humaine, dire qu’en tant qu’humains nous sommes des îles pour nous-mêmes et que nos actions n’ont pas d’implications cumulatives pour les autres personnes et les communautés de vie non humaines, c’est vivre de « mauvaise foi ».La mauvaise foi consiste en des stratégies que nous développons pour entraver et gêner nos capacités et possibilités de liberté et de responsabilités dans le monde. Par exemple, se cacher derrière l’écran du déterminisme ou du fatalisme théologique (les humains sont préprogrammés et notre « destin » est scellé par une entité métaphysique omnipotente et omnisciente), ou que l’importance d’une attitude écologique n’est pas importante à reconnaître, c’est tomber dans la mauvaise foi. C’est éviter le fardeau d’être un agent indéterminé, ambigu et responsable, en perpétuel mouvement vers un avenir pas encore tracé. C’est de succomber, pour utiliser un terme heideggérien, au « Das Man ». Das Man (« Le Ils ») peut être compris comme la force de la pensée conventionnelle héritée du passé, car elle influence (mais ne doit pas nécessairement déterminer entièrement) le sujet responsable, auquel cet agent doit résister pour répondre à l’appel de l’authenticité. Dans l’un des poèmes de Muhammad Iqbal, il donne corps à son monde idéal, qui est ainsi baptisé Marghdeen :
« La ville de Marghdeen est un endroit magnifique avec de hauts bâtiments. Ses habitants sont beaux, désintéressés et simples ; ils parlent un langage qui sonne mélodieux à l’oreille. Ils ne recherchent pas des biens matériels, mais sont plutôt les gardiens du savoir et tirent leur richesse de leur bon jugement. Le seul but de la connaissance et de la compétence dans ce monde est d’aider à améliorer la vie. La monnaie est inconnue, et les tempéraments ne sont pas régis par des machines qui noircissent le ciel avec leur fumée. Les agriculteurs sont travailleurs et satisfaits – il n’y a pas de propriétaires pour piller leur récolte, et les laboureurs de la terre jouissent du fruit entier de leur travail. L’apprentissage et la sagesse ne s’épanouissent pas sur la tromperie et il n’y a donc pas besoin d’armée, ni de gardiens de la loi, car il n’y a pas de crime à Marghdeen. Le marché est exempt de mensonges et des cris déchirants des mendiants ».
Cela peut sembler une utopie. Cependant, l’esprit sous-jacent du monde idéal d’Iqbal peut être résumé dans ce que nous pouvons appeler des civilisations écologiques. C’est-à-dire une vie éthique mettant l’accent sur le respect et l’attention à l’égard des autres et de la communauté de vie au sens large, en reconnaissant leur valeur intrinsèque et leur liberté de poursuivre un avenir ouvert, dans lequel la justice est la fidélité aux liens de la relation.
Cet appel à l’authenticité est extrêmement important à une époque troublée comme la nôtre, où nous pourrions autrement tomber dans le désespoir face à la façon dont nous, en tant qu’espèce dotée d’un pouvoir de liberté important et donc du pouvoir du mal et de l’amour véritables, nous traitons les uns les autres et le monde plus qu’humain. Les civilisations écologiques qui sont justes et libres, créatives, compatissantes, participatives, écologiquement sages, hospitalières, respectueuses des animaux et satisfaisantes sur le plan existentiel, sont les éléments constitutifs du meilleur et peut-être du seul espoir de l’humanité pour une existence durable ; un avenir que nous pouvons volontiers embrasser plutôt que de fuir dans le désespoir et la mauvaise foi.
Translated from English to French by Michèle de Gastyne.
Michèle de Gastyne is a Washington, D.C.-born Franco-American living in Paris, who is president of the association “Musique Universelle Arc-el-Ciel” (Universal Rainbow Music). Among other activities, ‘MUAC’ gives conferences regularly punctuated by multiple artistic moments, on topics related to Human Dignity and Intercultural Dialogue. The focus is on humanistic education through music and the arts and intercultural exchange.
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